Les Délices de l’Air Marin aux Moutiers-en-Retz, c’est une histoire de famille et de rencontres opportunes, mais aussi de savoir-faire, de produits locaux et de vaches… De vaches ? L’exploitation agricole, installée aux Moutiers-en-Retz, fabrique en effet des glaces et sorbets à partir de la production laitière de la ferme de l’air marin.
Rencontre avec Gwendoline Rocher, glacier inspiré sachant garder la tête froide.
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« Pour une glace parfaite, il faut un bon lait entier et des matières premières de qualité »
Tout débute en 1993 quand Alain Gicquel, alors agriculteur en Ille-et- Vilaine, déménage aux Moutiers-en-Retz pour reprendre la ferme de La Fradouillère.
« Il s’agissait d’une belle opportunité, se souvient sa fille Gwendoline Rocher. C’était une petite ferme de 55 vaches et de 50 hectares à taille humaine, idéale pour un agriculteur seul.» En 2003, la ferme devient le Gaec (groupement agricole d’exploitation en commun) de l’Air marin lorsqu’Arnaud Gicquel rejoint son père.
S’ensuit l’installation de Sylvain Landreau et de Gwendoline Rocher (la fille d’Alain Gicquel) en 2014. Le rêve de cette dernière : transformer la production laitière de l’exploitation. « Mais pas en fromage ou en un autre produit de la crèmerie, se souvient-elle. Le territoire en comptait déjà, et de très bons. Je souhaitais me diriger vers quelque chose de totalement différent. »
L’idée des glaces naît au détour d’une simple discussion avec un touriste, et séduit immédiatement les quatre associés : « Quelle idée géniale et surtout innovante ! Il y avait tout à faire, mais c’était inspirant, car vraiment unique sur le territoire. »
Formée par un maître
Gwendoline Rocher passe d’abord un BPREA (brevet professionnel responsable d’exploitation) pour exercer sur l’exploitation et prétendre aux aides à l’installation de la Chambre d’agriculture. Elle suit ensuite une formation de technologie de la glace auprès de Gérard Taurin et élabore avec lui ses premières recettes.
Meilleur ouvrier de France, champion du monde glacier et fort d’une longue carrière chez Lenôtre à Paris, celui-ci est à la réputation d’être à la glace, ce que Alain Ducasse est à la cuisine : un maître. « Il était dans le partage, la transmission. Je me suis sentie accompagnée de bout en bout. C’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui, je n’hésite pas à l’appeler en cas de besoin ! » Plusieurs investissements sont nécessaires pour donner corps au projet : construction d’un laboratoire ex nihilo, achat d’un pasteurisateur, d’une turbine et d’un surgélateur.
16 000 litres de glaces par an
Rapidement, Gwendoline Rocher met en place des partenariats avec les producteurs locaux pour créer des parfums originaux parmi les 26 que comptent les Délices de l’Air Marin (caramel au beurre salé des Salines de Millac, café de la Brûlerie de Pornic, Curé Nantais ou bière Trompe-Souris des bords de la Divatte, près de Nantes), mais aussi des pâtisseries glacées. « J’essaie toujours de me renouveler.
Il y a de beaux produits locaux, j’entends m’appuyer sur eux et les valoriser en les mariant aux glaces de manière originale. » Les glaces sont proposées aux restaurateurs du territoire, et se vendent localement dans les épiceries fines, les magasins de producteurs et bien sûr au magasin de la ferme.
Cet été, les Délices de l’Air Marin sont aussi à déguster dans le bourg des Moutiers-en-Retz, où le chalet glacier de la ferme est ouvert tous les après-midis